mardi 12 mars 2013

Note d’opinion : la liberté d’expression

À propos de la liberté d’expression

Les journaux belges sont pleins d’une affaire qui me pousse à réagir. Et ce, de façon très brève.

Le directeur de l’association caritative Les Petits Riens (1), Julien Coppens, a publié dans le numéro 183 (février-mars 2013) du journal de l’association un éditorial qui a suscité une vague d’indignations, le plus souvent synthétisées dans le reproche de dérapage.

Il me paraît indispensable de commencer par reproduire le texte en cause. Et j’ai presque envie de me borner à ça. Voici :
« Le débat sur le mariage homosexuel faisait l’actualité au mois de janvier. À cette occasion, de nombreux média diffusaient, et commentaient, une vidéo qui se trouve sur internet. Il s’agit d’une interview réalisée en France en octobre 2012 suite à une manifestation contre la loi pour le mariage homosexuel. On y entend une femme qui, sur un ton très “parisien” et avec des accents de vieille France, donne son avis sur la question. Elle considère entre autres que les gays sont malades, que c’est triste pour eux et qu’elle espère que l’on trouvera un traitement rapidement pour les guérir. Qu’en acceptant le mariage homosexuel notre société dérive dangereusement et devrait craindre la colère de Dieu, etcetera.
Réaction unanime de nos amis journalistes : “Holala mes amis ! Mais quelle vue rétrograde ! Qui donc est cette mégère qui ose causer de la sorte ?!”
Il faut dire que la caricature est bien faite, la personne tellement bien choisie, que l’on ne peut que tomber dans ce panneau. Mais souvenons-nous, il n’y a pas si longtemps que ça, ce sont les homosexuels que l’on montrait du doigt. Ils étaient tous drogués, avaient le SIDA, s’habillaient de manière extravagante et parlaient d’une petite voix (qu’il était drôle d’imiter entre amis) qui les rendaient identifiables à coup sûr (ouf, on ne risquait pas de parler avec un homosexuel sans le savoir !).
J’ai un avis sur la question de l’homosexualité et je ne suis pas le seul. Certains condamnent, d’autres crient à l’intolérance, d’autres sont indécis...
... et alors ?? Est-ce mal de croire que l’homosexualité est une maladie ? Est-ce condamnable d’espérer que l’on pourra guérir ? Pourquoi prendre une dame caricaturale pour “représenter” les personnes qui sont contre le mariage homosexuel ? Le risque du dictat des opinions et de l’intolérance qui en découle n’est-il pas de loin plus grand que celui “d’attraper l’homosexualité”, voire, pire, d’en avoir une vue peut-être fausse... ?
Peut-être que je ne consulte pas les bons média, capables de transmettre une information plus ou moins complète et objective sur un sujet, permettant ainsi à leur public de se forger leur propre opinion ? Ou peut-être que nous vivons dans une société où l’on est “à la mode” ou “hors du coup” ? Qu’aujourd’hui, soit on a raison, soit on a tort ; soit c’est bien, soit c’est mal ... Peut-être vivons-nous dans un monde dichotomique où le “gris” n’existe plus.
Pourtant, nous sommes tous différents ! Il existe donc autant de voies possibles qu’il existe d’êtres humains, autant de vérités que de situations, il n’y a que très peu de vérité universelle, et personne ne sait qui la détient. Le respect n’est-il pas justement la capacité à accepter sans juger un comportement que l’on ne comprend peut-être pas chez l’autre, mais qui, pour autant qu’il ne nuise pas à la société, n’est pas condamnable ?
Alors pourquoi doit-on absolument tous avoir le même bon avis ? Et je ne parle pas uniquement de cette question personnelle de l’homosexualité. Nous sommes tous “minés” par des stéréotypes, des avis “tout-fait” sur une foule de situations que vivent des personnes. J’ai mon opinion sur les pauvres, les obèses, les immigrés ... pas vous ?
»

Ce texte laisse un choix rare à ceux qui enragent de blâmer ou de louanger quiconque pour ses opinions. En effet , selon la phrase ou le passage que l'on retient, l'auteur devient intolérant envers les homosexuels ou un exemple d'ouverture d'esprit à l'égard de la diversité des points de vue. Il est malaisé, je crois, de ne pas comprendre que le souci principal de l’auteur est dans la deuxième perspective.

Bien des journaux ont fait leur choix. Mais pas seulement des journaux. Un secrétaire d’État (2) et un responsable (3) d’un service public chargé de veiller à l’égalité des chances et de lutter contre le racisme ont également jugé bon de commenter le texte ou les réactions à ce texte. Et, à tout coup, c’est la liberté d’expression qui a été oubliée. La plus terrible des déclarations étant à mes yeux celle qui qualifie ce texte de « désolant ».

Je ne citerai pas la phrase que Voltaire n’a pas prononcée. Mais elle me vient à l’esprit.

Que dire de plus ?

(1) Créée avant la dernière guerre par l’abbé Froidure.
(2) Cf. les déclarations de Bruno de Lille (article du 10 mars 2013 de Camille Wernaers sur le site du journal Le Soir).
(3) Cf. les déclarations d’Édouard Delruelle (article du 11 mars 2013 de Patricia Labar sur le site du journal Le Soir).

1 commentaire:

  1. Je n'ai rien de spécial à dire sur moi, je tombée sur ce site en cherchant "gestation pour autrui dans le monde" dans Google. Au sujet de gestation pour autrui canada dont http://www.blogger.com/comment.g?blogID=20302480&postID=1529573100259462929 parle, un site vient de s'ouνrir:
    http://www.lafamillepourtous.com/ .
    Venez-vous у сonnecter! A bientot! Buddy
    « Oui, c’est bien le mariage, avec tοute sа charge ѕymbolique et toutes ses гègles d’ordre рublic, que le Gοuvernеment оuvre aux couples de même sexe, dans
    les mêmes condіtions d’âge et de consеntement de la рart de chаcun des conјoints, aveс les mêmes іnterdits,
    les mêmеѕ prоhibіtіons, sur l’inсeste, sur lа polуgamie, avеc leѕ
    mêmes οblіgations ԁ’assistancе, de fidélіté , dе respect, іnstaurées par la loi dе 2006, avеc lеs mêmes οbligatіоns pour chаque conjoint
    vis-à-vis l’un de l’autre, les mêmes deѵoirs
    des enfants viѕ-à-vis de leurs parents et des parents vis-à-vis
    de lеurs enfants.

    Oui, c’est bien cе maгiage que nous ouvrons aux couples
    de même sеxe. Que l’on nоus explique pοurquoi dеux pеrsonnes qui sе sont rencontrées, quі se sont aimées, qui ont vіeilli ensemble ԁevraient cоnsentiг à la ρrécarité,
    à une fгаgіlіté, voire à unе injustice,
    du seul fait que la loi ne lеur reconnaît pas les mêmеѕ
    droits qu’à un autre couple aussi stable qui a choіѕi de construiгe
    sа vie. »

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